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d’un outil secondaire ? qu’il y prenne garde ! Cette colère d’un moment s’apaisa.

« Lord Dawton, lui dis-je, un mot, et ce sera tout, pour le moment. Est-ce votre intention de me faire entrer au parlement aussitôt que vous serez au ministère ? Quant à ce que vous voulez faire du reste pour moi, je ne vous le demande pas.

— Mais oui, assurément, Pelham, comment pouvez-vous en douter ?

— Cela me suffit ! et maintenant écoutez cette lettre que je reçois de France.

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Deux jours après mon entrevue avec lord Dawton, je me promenais tranquillement à cheval dans Green Park ; j’étais de mauvaise humeur ; je fus dépassé par une de ces voitures privilégiées dont les maîtres ont le droit de dire : hoc iter est nobis. Une douce voix cria au cocher d’arrêter, et m’interpella en ces termes :

« Quoi, le héros de Chester Park est de retour ici, et il n’est pas encore venu me faire le récit de ses aventures !

— Charmante lady Roseville, lui dis-je, je m’avoue coupable de négligence mais non de trahison. J’ai eu le tort, il est vrai, de ne pas me présenter devant vous, mais maintenant que je vous vois je suis à vous corps et âme : commandez et j’obéis.

— Vous voyez, Hélène, dit lady Roseville en se tournant vers une jeune fille qui était assise près d’elle rougissante et la tête inclinée, vous voyez ce que c’est que d’être un chevalier errant ; son langage même est digne de l’Amadis de Gaule ; mais, dit-elle en s’adressant à moi, vos aventures sont trop sérieuses pour qu’on en parle légèrement. Nous vous donnons l’ordre de vous rendre ce soir en notre castel ; nous serons seule.

— Belle dame, j’obéirai, mais dites-moi, de grâce, combien de personnes signifie le mot seule.

— Ah ! répondit lady Roseville, je crains que nous n’ayons avec nous quelques personnes, mais, je pense,