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CHAPITRE XXII


J’étais assis, seul, le matin, un jour ou deux après cette aventure, quand Bedos, mon valet de chambre, entra et m’annonça une dame.

Cette dame était une grande et belle personne, habillée comme une gravure de modes. Elle s’assit d’elle-même, releva son voile, et après quelques instants de silence, elle me demanda si j’étais content de mon appartement.

« Très-content, lui dis-je, quelque peu surpris de cette espèce d’interrogation.

— Vous voudriez peut-être qu’on y changeât quelque chose ? reprit la dame.

— Non, mille remercîments, lui dis-je. Vous êtes vraiment trop bonne de vous intéresser ainsi à mon établissement.

— Ces rideaux auraient besoin d’être arrangés, et ce sofa d’être remplacé par un autre plus élégant, continua mon nouvel intendant.

— Réellement, lui dis-je, je suis très-flatté, peut-être madame veut-elle avoir mon appartement ; si cela est, qu’elle ne se fasse aucun scrupule de le dire.

— Oh ! non, répliqua la dame, je ne m’oppose pas du tout à ce que vous restiez ici.

— Vous êtes trop bonne, » répliquai-je en m’inclinant profondément.

Il y eut ici une pause de quelques instants ; j’en profitai pour dire : « Je pense, Madame, que j’ai l’honneur de par-