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CHAPITRE VIII


Le séjour de Garrett-Park commençait à me paraître fastidieux. Lady Roseville partait pour H*** où j’étais moi-même invité. Lord Vincent méditait une excursion à Paris. M. Davison nous avait déjà quittés. Miss Trafford s’en était allée, Dieu sait depuis combien de temps, et je n’étais pas du tout disposé à rester là comme « la dernière rose d’été » à jouir d’un bonheur solitaire à Garrett-Park. Vincent, Wormwood et moi, nous convînmes de partir en même temps.

Le jour de notre départ arriva. Nous descendîmes déjeuner comme d’habitude. La voiture de lord Vincent attendait à la porte ; son groom se promenait autour de son cheval de selle favori.

« Vous avez là une belle jument, lui dis-je, en jetant sur l’animal un coup d’œil de connaisseur, tandis que, sans négliger les intérêts de mon estomac, j’atteignais au milieu de la table le pâté de foie gras.

— Une jument[1] ! s’écria l’incorrigible faiseur de calembours enchanté de ma méprise. J’aurais cru que vous connaissiez mieux votre rudiment, propria quæ maribus[2].

— Hum ! dit Wormwood, quand je vous vois, moi, je suis toujours sûr au moins de me rappeler ma règle de sicut in præsenti.

  1. En anglais, Mare signifie une jument ; maribus, mot latin, aux mâles. Jeu de mot intraduisible.
  2. Règle de Despautère sur les genres.