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CHAPITRE XLII


Le lendemain je résolus d’aller trouver Tyrrell, en voyant qu’il n’avait pas tenu sa promesse de me rendre visite le premier. Je désirais vivement ne pas perdre une occasion de lier avec lui plus ample connaissance. En conséquence je dis à mon valet de chambre de s’informer de sa demeure ; il se trouva qu’il logeait dans le même hôtel que moi. M’étant assuré qu’il n’était pas sorti, je me fis introduire chez lui par le garçon en chef de l’établissement.

Il était assis auprès du feu dans une attitude nonchalante et pensive. Son corps nerveux et sa taille élégante étaient enveloppés dans une riche robe de chambre de brocart, drapée avec négligence ; ses bas retombaient sur ses talons, ses cheveux étaient en désordre, et la lumière passant à travers la fente des rideaux de la fenêtre à demi entrouverts, faisait briller quelques touffes de cheveux blancs épars au milieu de son abondante chevelure noire. Le malheur ou son imprudence voulait qu’il reçût obliquement la lumière qui, éclairant en plein certaines parties de son visage, mettait en évidence les rides profondes que l’âge et la dissipation y avaient creusées autour des yeux et de la bouche. Je restai saisi de son air hagard et de ses traits vieillis.

Il se leva avec assez de bonne grâce lorsqu’on m’annonça ; et le garçon ne se fut pas plus tôt retiré qu’il vint à moi, me donna une chaude poignée de main et me dit : « Laissez-moi vous remercier maintenant, des attentions