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meilleure méthode pour faire des découvertes, quand je fus subitement tiré de ma rêverie par la voix de sir Lionel Garrett ; je me retournai et, à ma grande joie, je me trouvai en face de cet excellent baronnet.

« Pardieu, Pelham, me dit-il, je suis enchanté de vous voir. Lady Henriette, voici votre ancien favori, M. Pelham. »

Lady Henriette ne se possédait pas de joie.

« Donnez-moi votre bras, me dit-elle, il faut que j’aille parler à lady Babbleton, l’odieuse femme !

— Chère lady Henriette, lui dis-je, expliquez-moi donc ce que lady Babbleton a été.

— Mais c’était une modiste qui a attrapé le feu Lord, un idiot, voilà tout !

— Voilà une réponse parfaitement satisfaisante, lui répondis-je.

— Oui, courte et bonne, comme dirait lady Babbleton, répondit lady Henriette en riant.

— Par opposition à ses filles qui sont longues et méchantes.

— Oh ! que vous êtes caustique ! me dit d’un air précieux lady Henriette (qui n’était guère, comme distinction, que de trois degrés au-dessus de la comtesse de Cheltenham) ; mais dites-moi, y a-t-il longtemps que vous êtes à Cheltenham ?

— D’aujourd’hui, à quatre heures et demie.

— Alors vous ne connaissez aucun des lions d’ici ?

— Non, et j’ajoutai en moi-même : excepté le lion que j’ai eu à dîner.

— Allons ! laissez-moi expédier lady Babbleton, et après cela je m’institue votre cicérone. »

Nous nous dirigeâmes vers lady Babbleton qui s’était débarrassée de ses filles, et se tenait assise dans un isolement plein de dignité, tout au bout du salon.

« Ma chère lady Babbleton, s’écria lady Henriette en prenant les deux mains de la douairière, je suis si heureuse de vous voir, et comment vous portez-vous ? et vos charmantes filles, comment vont-elles ? aimables filles ! et depuis combien de temps êtes-vous ici ?

— Nous arrivons, répliqua l’ancienne modiste en se le-