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est-elle absolue, et n’avez-vous réellement à attendre que la famine ? » reprit-il d’une voix sourde et contenue.

Nous arrivions dans la cour. Warburton n’était qu’à un pas derrière Tyrell, celui-ci ne répondait pas ; seulement quand il passa de l’obscurité de l’escalier à la lumière de la cour qu’éclairait la lune, je pus voir de grosses larmes qui coulaient silencieusement sur ses joues. Warburton le toucha de la main.

« Retournez-vous ! lui cria-t-il tout d’un coup, la coupe n’est pas encore pleine pour vous, regardez-moi et rappelez-vous ! »

Je hâtai le pas. La lumière tombait en plein sur les traits de celui qui parlait, ses cheveux noirs avaient disparu, mes soupçons étaient fondés ! Je reconnus du premier coup la belle chevelure et le noble front de Reginald Glanville. Tyrrel le regarda lentement comme s’il cherchait à se rappeler quelque terrible souvenir qui grandissait en lui à chaque instant avec une horreur croissante. Le visage sévère de Glanville allait s’assombrissant.

Tyrrel poussa un faible cri, et tomba à terre sans connaissance.