Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXX


J’avais reçu pour ce jour, le dernier de mon séjour à Paris, une invitation de la duchesse de B***. Je savais qu’il y aurait peu de monde, et que je n’y rencontrerais que des membres de la famille royale. Je devais l’honneur de cette invitation à mon intimité avec les ***, qui étaient de grands amis de la duchesse, et je me promettais beaucoup de plaisir de cette soirée.

Il n’y avait que huit ou neuf personnes lorsque j’entrai dans la « chambre du Roi. » Je reconnus immédiatement le plus distingué de ces personnages, c’était le R***. Il vint à moi avec beaucoup de grâce, et me témoigna le plaisir qu’il avait à me voir.

« Vous avez été présenté, ce me semble, il y a environ un mois, me dit le R***, avec un sourire enchanteur, je m’en souviens très-bien. »

Je saluai.

« Êtes-vous dans l’intention de rester longtemps à Paris ? poursuivit le R***.

— J’ai retardé mon départ, répondis-je, seulement pour avoir l’honneur d’être admis ici ce soir. En agissant ainsi, Votre Majesté me permettra de le dire, j’ai suivi le sage prétexte de garder le plus grand plaisir pour la fin. »

Le royal chevalier accueillit ma réponse avec un salut, et un sourire encore plus doux que le premier, et entama avec moi une conversation qui dura quelques minutes. Je fus très-frappé de l’air et des manières du R***. Elles