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CHAPITRE XXV


Le lendemain je reçus une lettre qui avait été adressée à mon ancien logement de l’hôtel de*** ; timbrée de Paris, elle était de Thornton ; la voici :

« Mon cher Monsieur,

« Je regrette vivement qu’une affaire particulière me prive du plaisir de vous recevoir chez moi samedi. J’espère être plus heureux une autre fois. Je serais très-désireux de vous présenter, à la première occasion, à mes amis de la rue Grétry, car j’aime à obliger nos compatriotes. Je suis sûr que quand vous y serez allé une fois vous aurez hâte d’y revenir. Je vous prie encore une fois de recevoir mes excuses et je suis,

« cher monsieur,
« votre très-humble serviteur,
« Thomas Thornton.

« Rue Saint-Dominique, vendredi matin. »

Cette lettre me fit faire des réflexions nombreuses et variées. Quel motif avait poussé M. Tom Thornton, ce rusé coquin, à différer, de son propre gré, le moment de plumer un pigeon qu’il avait de si bonnes raisons de croire tombé dans ses filets ? Il n’avait plus évidemment le même empressement à cultiver ma connaissance ; en rompant notre rendez-vous sans la moindre cérémonie, il ne fixait même pas de jour pour une nouvelle rencontre. Qu’est-ce qui