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plus courts, et pour les comprendre il ne faut pas faire autant d’efforts que lorsqu’il s’agit de la description des machines à vapeur.

Le chaudronnier avait tendu ses gluaux et le pauvre oiseau était bien près de s’y laisser prendre.


CHAPITRE IV.

À mesure que Violante se familiarisait avec sa nouvelle demeure et que les personnes qui l’entouraient se familiarisaient avec elle, elle se faisait remarquer par une certaine dignité de manières et de maintien, dignité qui, si elle n’eût été naturelle et évidemment innée, eût semblé déplacée chez la fille d’un pauvre exilé et peu convenable à son âge. On eût dit une petite princesse quand elle présentait sa main délicate à un ami, ou qu’elle permettait qu’on déposât un baiser sur sa joue calme et rosée. Mais elle était si gracieuse, ses grands airs étaient si charmants, si attrayants qu’on ne l’en aimait pas moins pour cela. Et vraiment elle méritait bien d’être aimée, car, bien qu’elle fût plus fière que M. Dale ne l’aurait voulu, son orgueil n’était pas égoïste, et c’est là une sorte d’orgueil peu commun : elle avait une sollicitude instinctive pour les autres ; on voyait qu’elle était capable de cet héroïsme de la femme, qui consiste dans l’abnégation complète de soi-même. Bien que ce fût une enfant singulière, souvent grave et réfléchie, elle ne laissait pas d’avoir en d’autres moments la gaieté des enfants de son âge. Seulement ses francs éclats de rire, ses élans de gaieté n’avaient pas la vivacité des enfants, habitués à jouer avec de nombreux compagnons. Mistress Hazeldean l’aimait beaucoup quand elle était sérieuse, et disait qu’elle serait plus tard une femme de cœur. Mistress Dale la préférait quand elle était gaie, et disait qu’elle était née pour faire bien des victimes, phrase qui lui attira de sévères reproches de la part de son mari. Mistress Hazeldean lui donna un assortiment d’outils de jardinage, Mistress Dale un livre d’images et une belle poupée. Pendant longtemps le livre et la poupée eurent la préférence, mais mistress Hazeldean ayant fait remarquer à Riccabocca que la pauvre enfant était pâle et qu’elle avait besoin du grand air, le bon père dit ingénieusement à Violante que mistress Riccabocca raffolait du livre d’images, et que pour lui il serait bien heureux d’avoir la poupée. Violante aussitôt leur donna ses jouets, et elle n’était jamais plus heureuse que, lorsque sa maman, comme elle appelait mistress Riccabocca, admirait le livre d’images et que Riccabocca, avec une gravité sévère, berçait dans ses bras la poupée. Puis Riccabocca assura à Violante qu’elle lui rendrait de grands services dans le jardin, et la petite fille s’arma sur-le-champ de sa bêche, de son râteau et de sa brouette.