Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nent, alors que deux cents millions de citoyens intelligents, habitués dès l’enfance à l’usage quotidien du revolver, appliqueraient à l’Univers épouvanté les doctrines du patriote Monroë.

Quand j’eus fini, mon hôte secoua doucement la tête et tomba dans une rêverie profonde, en faisant signe à sa fille et à moi de rester silencieux pendant qu’il réfléchissait. Au bout d’un certain temps, il dit d’un ton sérieux et solennel :

— Si vous pensez, comme vous le dites, que, quoique étranger, vous avez été bien traité par moi et les miens, je vous adjure de ne rien révéler de votre monde à aucun de mes concitoyens, à moins que, après réflexion, je ne vous permette de le faire. Consentez-vous à cette demande ?

— Je vous donne ma parole de me conformer à vos désirs, — dis-je un peu surpris.

Et j’étendis ma main droite pour saisir la sienne. Mais il plaça doucement ma main sur son front et sa main droite sur ma poitrine, ce qui est, pour cette race, une manière de s’engager pour toute espèce de promesse ou d’obligation verbale. Puis, se tournant vers sa fille, il dit : —