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un chef-d’œuvre souvent imité, jamais égalé. Il est vrai que les fictions de Swift ne sont que des vérités déguisées et grossies, et qu’il a écrit sous une forme divertissante la plus amère satire qu’on ait jamais faite d’un peuple, d’un siècle, et même du genre humain.

L’auteur de la « Race future » a dû penser à son illustre devancier, car son héros est, chez les hommes du vingt-cinquième ou du trentième siècle, ce que Gulliver lui-même est chez les chevaux du pays des Houyhnms, le représentant d’une civilisation inférieure, un barbare ignorant et corrompu en excursion chez les sages. Il y a seulement cette différence que les chevaux de Swift ne sont que vertueux et heureux, tandis que les « Vril-ya » de Bulwer sont, en outre, fort savants. La vertu et le bonheur ne nous donneraient plus l’idée d’une supériorité