Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gestes. Je crus le comprendre, et je ne me trompai pas. Il me demandait d’où je venais. J’étendis le bras et montrai la route que j’avais suivie ; tout à coup une idée me vint. Je tirai mon portefeuille et esquissai sur une des pages blanches un dessin grossier de la corniche de rocher, de la corde et de ma propre descente ; puis je dessinai au-dessous le fond du gouffre, la tête du reptile, et la forme inanimée de mon ami. Je donnai cet hiéroglyphe primitif à celui qui m’interrogeait ; après l’avoir examiné gravement, il le donna à son plus proche voisin, et mon esquisse fit ainsi le tour du groupe. L’être que j’avais d’abord rencontré dit alors quelques mots, l’enfant s’approcha et regarda mon dessin, fit un signe de tête, comme pour dire qu’il en comprenait le sens et, retournant à la fenêtre, il étendit ses ailes, les secoua une ou deux fois, et se lança dans l’espace. Je bondis dans un mouvement de surprise et courus à la fenêtre. L’enfant était déjà dans l’air, supporté par ses ailes qu’il n’agitait pas, comme font les oiseaux ; elles étaient élevées au-dessus de sa tête et semblaient le soutenir sans aucun effort de sa part. Son vol