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Gy s’élevait, doux et puissant, comme celui d’un ange qui s’envole vers le ciel emportant une âme qu’il vient d’arracher à la mort.

Enfin j’entendis à distance le murmure des voix humaines, le bruit du travail humain. Nous fîmes halte sur le sol d’une des galeries de la mine, et au delà je voyais briller de loin en loin la lumière faible et pâle des lampes de mineurs. Je relâchai mon étreinte. La Gy m’embrassa sur le front, avec passion, mais comme une mère pourrait le faire, et me dit, pendant que les larmes coulaient de ses yeux : —

— Adieu pour toujours. Tu ne veux pas me laisser entrer dans ton monde, tu ne pourras jamais revenir dans le nôtre. Avant que les miens aient secoué le sommeil, les rochers se seront refermés et ne seront rouverts ni par moi, ni par personne, avant des siècles dont on ne peut encore prévoir le nombre. Pense à moi quelquefois avec tendresse. Quand j’atteindrai la vie qui s’étend au delà de cette courte portion de la durée, je te chercherai. Là aussi, peut-être, la place assignée à ton peuple sera séparée de moi par des rochers et des gouffres, et peut-être