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des hommes de ma race. Nous pouvons en triompher à la voix du devoir, de l’honneur, ou de l’amour. Nous pouvons mourir pour une vérité, pour notre patrie, pour ceux qui nous sont plus chers que nous-mêmes. Mais, si la mort me menace ici, maintenant, où sont les motifs qui peuvent contrebalancer la terreur qui accompagne l’idée de la séparation du corps et de l’âme ?

Taë parut surpris, et sa voix était pleine de tendresse quand il me répondit : —

— Je rapporterai à mon père ce que vous venez de me dire. Je le supplierai d’épargner votre vie.

— Il a donc décrété ma mort ?

— C’est la faute ou la folie de ma sœur, — dit Taë, avec quelque pétulance. — Elle a parlé ce matin à mon père, et après leur conversation, il m’a fait appeler, comme chef des enfants chargés de détruire les êtres qui menacent la communauté, et il m’a dit : « Prends la baguette de vril, et va chercher l’étranger qui t’est devenu cher. Que sa fin soit prompte et exempte de douleur. »