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Nous fûmes bientôt dans la rue et nous n’étions pas loin de la maison, quand nous rencontrâmes cinq ou six jeunes Gy-ei, qui revenaient des champs, avec des corbeilles pleines de fleurs, et chantaient en chœur en marchant. Une jeune Gy chante plus qu’elle ne parle. Elles s’arrêtèrent en nous voyant, s’approchèrent de Taë avec une gaieté familière, et de moi avec cette galanterie polie qui distingue les Gy-ei dans leurs rapports avec le sexe faible.

Et je puis dire ici que, malgré la franchise de la Gy quand elle courtise un An, rien dans ses manières ne peut être comparé aux manières libres et bruyantes de ces jeunes Anglo-Saxonnes, auxquelles on accorde l’épithète distinguée de fast (à la mode), vis-à-vis des jeunes gens pour lesquels elles ne professent pas le moindre amour. Non : la conduite des Gy-ei envers les Ana en général ressemble beaucoup à celle des hommes très bien élevés, dans les salons de notre monde supérieur, envers une femme qu’ils respectent, mais à laquelle ils ne font pas la cour ; respectueux, complimenteurs, d’une politesse exquise, ce que l’on peut appeler chevaleresques.