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une réalité. Les riches n’étaient pas persécutés, parce qu’ils n’étaient pas enviés. Ici, ces problèmes sur les labeurs de la classe ouvrière, encore insolubles dans notre monde et qui créent tant d’amertume entre les différentes classes, étaient résolus par le procédé le plus simple : ils n’avaient pas de classe ouvrière distincte et séparée. Les inventions mécaniques, construites sur des principes qui déjouaient toutes nos recherches, mues par un moteur infiniment plus puissant et plus gouvernable que tout ce que nous avons pu obtenir de la vapeur ou de l’électricité, aidées par des enfants dont les forces n’étaient jamais excédées, mais qui aimaient leur travail comme un jeu et une distraction, suffisaient à créer une richesse publique si bien employée au bien commun que jamais un murmure ne se faisait entendre. Les vices qui corrompent nos grandes villes n’avaient ici aucune prise. Les amusements abondaient, mais ils étaient tous innocents. Aucune fête ne poussait à l’ivresse, aux querelles, aux maladies. L’amour existait avec toutes ses ardeurs, mais il était fidèle dès qu’il était satisfait. L’adultère, le libertinage, la