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Écoute… je viens de parler à mon père, il consent à notre union à ces conditions. J’ai assez d’influence sur le Collège des Sages pour être certaine qu’ils prieront le Tur de ne pas intervenir dans le libre choix d’une Gy, pourvu que son mariage avec un étranger ne soit que l’union de leurs âmes. Oh ! crois-tu donc que le véritable amour ait besoin d’une grossière union ? Je ne désire pas seulement vivre près de toi, dans cette vie, pour y prendre part à tes douleurs et à tes joies ; je demande un lien qui m’unisse à toi pour toujours dans le monde des immortels. Me refuseras-tu ?

Tandis qu’elle disait ces mots, elle s’était agenouillée et toute l’expression de sa physionomie s’était transformée, et, si elle était encore majestueuse, elle n’avait plus rien de sévère : une lumière divine, comme l’auréole d’un être immortel, illuminait sa beauté mortelle. Mais j’étais plus disposé à la vénérer avec crainte comme un ange qu’à l’aimer comme une femme. Après une pause embarrassée, je balbutiai une réponse évasive qui exprimait ma gratitude et cherchai, aussi délicatement que