Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moment béni où nous sommes sûres d’avoir gagné le cœur que nous poursuivons, je pouvais demeurer indifférente aux périls que te faisaient courir les audacieuses avances de cette sotte petite fille ?

— Permettez ! Puisque vous parlez de périls, il convient peut-être de vous dire que vous m’exposez au plus grand des dangers ou que vous m’y exposeriez si je me laissais aller à croire à votre amour et à accepter vos avances. Votre père m’a dit clairement que dans ce cas on me réduirait en cendres, avec aussi peu de remords que Taë a détruit l’autre jour le grand reptile, par un seul éclair de sa baguette.

— Que cette crainte ne t’arrête pas, — s’écria Zee en se jetant à genoux et en saisissant ma main dans la sienne. — Il est bien vrai que nous ne pouvons pas nous marier comme se marient des êtres de la même race ; il est vrai que notre amour doit être aussi pur que celui qui, selon notre croyance, existe entre les amants qui se réunissent au delà des limites de cette vie. Mais n’est-ce pas un assez grand bonheur que de vivre ensemble, unis de cœur et d’esprit ?