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— Voilà un mot plein de sentiment, — dit la sœur de Taë d’un ton à demi triste, à demi pétulant. — Vous n’êtes pas marié sans doute ?

— Non… certainement non.

— Ni fiancé ?

— Ni fiancé.

— Est-il possible qu’aucune Gy ne vous ait demandé en mariage ?

— Dans mon pays, ce n’est pas la Gy qui fait cette demande : c’est l’An qui parle le premier.

— Quel étrange renversement des lois de la nature, — dit la jeune fille, — et quel manque de modestie dans votre sexe ! Mais vous n’avez jamais demandé une Gy… vous n’en avez jamais aimé une plus que l’autre ?

Je me sentais embarrassé par ces questions ingénues.

— Pardonnez-moi, — répondis-je, — mais je crois que nous commençons à dépasser les limites fixées par Aph-Lin. Je vais répondre à votre dernière question, mais, je vous en prie, ne m’en faites pas d’autres. J’ai ressenti une fois la préférence dont vous parlez. Je fis ma demande et la jeune Gy m’aurait accepté de