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et me rappelant les paroles d’Aph-Lin à propos du terrible doute qu’il avait exprimé sur la question de savoir si je devais ou non être disséqué, je me sentis frissonner en regardant son visage tranquille.

— J’entends beaucoup parler de vous, étranger, par mon fils Taë, — dit le Tur, en posant poliment la main sur ma tête inclinée. — Il aime beaucoup votre société, et j’espère que les mœurs de notre peuple ne vous déplaisent pas.

Je murmurai une réponse inintelligible, qui devait exprimer ma reconnaissance pour toutes les bontés dont m’avait comblé le Tur et mon admiration pour ses compatriotes ; mais le scalpel à disséquer brillait devant mes yeux et arrêtait les mots dans ma gorge. Une voix plus douce dit tout à coup : —

— L’ami de mon frère doit m’être cher.

En levant les yeux, j’aperçus une jeune Gy qui pouvait avoir seize ans, debout à côté du magistrat et me regardant avec bonté. Elle n’avait pas atteint toute sa taille, et n’était pas beaucoup plus grande que moi (cinq pieds dix pouces environ), et grâce à cette petitesse rela-