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Gy qui n’a point devancé mon aveu par le sien ?

— Je vous demande pardon ; je ne croyais pas que la modestie de votre sexe fût poussée si loin chez vous. Mais un An ne dit-il jamais à une Gy : Je vous aime, si elle ne le lui a dit la première ?

— Je ne puis dire qu’aucun An ne l’ait jamais fait, mais celui qui se conduit ainsi est déshonoré aux yeux des Ana, et les Gy-ei le méprisent en secret. Aucune Gy bien élevée ne l’écouterait ; elle regarderait cet aveu comme une usurpation audacieuse des droits de son sexe et un outrage à la modestie du nôtre. C’est bien fâcheux, — continua le jeune An, — car celle que j’aime n’a certainement fait la cour à aucun autre, et je ne puis m’empêcher de penser que je lui plais. Quelquefois je soupçonne qu’elle ne me fait pas la cour parce qu’elle craint que je n’exige quelque convention déraisonnable au sujet de l’abandon de ses droits. S’il en est ainsi, elle ne m’aime pas réellement, car lorsqu’une Gy aime, elle abandonne tous ses droits.

— Cette jeune Gy est-elle ici ?

— Oh ! oui. La voilà là-bas assise près de ma mère.