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était d’un tempérament éminemment philosophique : —

— Je suis surpris qu’à votre âge, entouré de tous les objets qui peuvent enivrer les sens, de musique, de lumière, de parfums, vous vous montriez assez froid pour que cette jeune Gy si passionnée vous quitte les larmes aux yeux à cause de votre cruauté.

— Aimable Tish, — répondit le jeune An avec un soupir, — le plus grand malheur de la vie, c’est d’épouser une Gy quand on en aime une autre.

— Oh ! vous êtes amoureux d’une autre ?

— Hélas ! oui !

— Et elle ne répond pas à votre amour ?

— Je ne sais. Quelquefois un regard, un mot, me le fait espérer ; mais elle ne m’a jamais dit qu’elle m’aimait.

— Ne lui avez-vous jamais murmuré à l’oreille que vous l’aimiez ?

— Fi !… À quoi pensez-vous ? D’où venez-vous donc ? Puis-je trahir ainsi l’honneur de mon sexe ? Pourrais-je être assez peu viril, assez dépourvu de pudeur pour avouer mon amour à une