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Après cette conversation je cherchai à revenir au sujet qui continuait à peser sur mon cœur… je veux dire aux chances que j’avais d’échapper à Zee. Mais mon hôte refusa poliment de renouveler la discussion et demanda son bateau aérien. En revenant, nous rencontrâmes Zee, qui s’apercevant de notre départ, à son retour du Collège des Sages, avait déployé ses ailes et s’était mise à notre recherche.

Sa belle, mais pour moi peu attrayante physionomie s’illumina en nous voyant, et, s’approchant du bateau les ailes étendues, elle dit à Aph-Lin d’un ton de reproche : —

— Oh ! père, n’as-tu pas eu tort d’exposer la vie de ton hôte dans un véhicule auquel il est si peu accoutumé ? Il aurait pu, par un mouvement imprudent, tomber par-dessus le bord, et hélas ! il n’est pas comme nous, il n’a pas d’ailes. Ce serait la mort pour lui. Cher ! — ajouta-t-elle en m’abordant et parlant d’une voix douce, ce qui ne m’empêchait pas de trembler, — ne pensais-tu donc pas à moi quand tu exposais ainsi une vie qui est devenue pour ainsi dire une partie de la mienne ? Ne sois plus