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empressés de ses parents et de ses amis, ou bien qu’il les refuse.

— Eh bien, dans ce cas ne l’emploie-t-on pas pour remplacer un enfant ou un automate, n’en fait-on pas un ouvrier ou un domestique ?

— Non, nous le regardons alors comme un malheureux qui a perdu la raison et nous le plaçons, aux frais de l’État, dans un bâtiment public où on lui prodigue tous les soins et tout le luxe nécessaires pour adoucir son état. Mais un An n’aime pas à passer pour fou, et des cas semblables se présentent si rarement que le bâtiment dont je parle n’est plus aujourd’hui qu’une ruine, et le dernier habitant qu’il y ait eu est un An que je me souviens d’avoir vu dans mon enfance. Il ne semblait pas s’apercevoir de son manque de raison et il écrivait des glaubs (poésies). Quand j’ai parlé de besoins, j’ai voulu dire ces désirs que la fortune d’un An peut ne pas lui permettre de satisfaire, comme les oiseaux chantants d’un prix élevé, ou une plus grande maison, ou un jardin à la campagne ; et le moyen de satisfaire ces désirs c’est d’acheter à l’An qui les forme les choses qu’il vend. C’est pour-