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et, au milieu, laissant voir une peau ridée d’un jaune terne et venimeux ; bientôt il fut tout entier hors de l’eau ; il était long de cent pieds au moins de la tête à la queue. Encore un pas de ces pieds effroyables et il était sur moi. Je n’étais séparé de cette horrible mort que par quelques secondes quand, tout à coup, une sorte d’éclair traversa l’air, la foudre éclata, et, en moins de temps qu’il n’en faut à un homme pour respirer, enveloppa le monstre ; puis, au moment où l’éclair s’éteignait, je vis devant moi une masse noire, carbonisée, déformée, quelque chose de gigantesque, mais dont les contours avaient été détruits par la flamme, et qui s’en allait rapidement en cendres et en poussière. Je demeurai assis sans voix et glacé de terreur : ce qui avait été de l’horreur était maintenant une sorte de crainte respectueuse.

Je sentis la main de l’enfant se poser sur ma tête, la peur me quitta… le charme était rompu, je me levai.

— Vous voyez avec quelle facilité les Vril-ya détruisent leurs ennemis, — me dit Taë.

Puis, s’approchant du rivage, il contempla