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lire des livres moins bons, quand nous pouvons en lire d’excellents pour rien.

— Pour nous, la nouveauté est une séduction ; on lit un livre nouveau, même mauvais, tandis qu’on néglige un livre ancien qui est excellent.

— La nouveauté, pour les peuples barbares qui luttent avec désespoir pour arriver à un état meilleur, est sans doute plus attrayante que pour nous qui ne voyons rien à gagner aux nouveautés ; mais, après tout, un de nos grands auteurs, d’il y a quatre mille ans, a observé que « celui qui lit les livres anciens trouvera toujours en eux quelque chose de nouveau, et que celui qui lit les livres nouveaux y trouvera toujours quelque chose d’ancien ». Mais pour en revenir à la question que vous avez soulevée, comme il n’y a point parmi nous un stimulant suffisant pour nous porter à prendre de la peine, comme nous ne connaissons ni l’amour de la gloire, ni le besoin, s’il est des tempéraments poétiques, cette faculté s’exhale dans des chants, à la façon des oiseaux dont vous parliez tout à l’heure, mais faute de culture, ces chants ne trouvent point