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généralement accordés à regarder comme des rêves, fût si dépourvu de toute littérature contemporaine, malgré le haut degré de perfection où la culture avait amené la langue à la fois riche et simple, énergique et harmonieuse.

— Ne voyez-vous pas qu’une littérature telle que vous la rêvez serait tout à fait incompatible avec l’état parfait de félicité politique et sociale, auquel vous nous faites l’honneur de nous croire arrivés ? — répondit mon hôte. Nous avons enfin, après des siècles de lutte, établi une forme de gouvernement dont nous sommes contents ; comme nous ne faisons aucune distinction de rang et que nous n’accordons à nos magistrats aucun honneur distinctif, nul stimulant n’excite l’ambition personnelle. Personne ne lirait des ouvrages où seraient soutenues des théories qui impliqueraient quelques changements sociaux ou politiques, et par conséquent personne n’en écrit de tels. Si de loin en loin un An n’est pas satisfait de notre tranquille manière de vivre, il ne l’attaque pas : il s’en va. Ainsi, toute cette portion de la littérature (et à en juger par les anciens ouvrages de nos biblio-