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liberté réelle des individus en dépit de la liberté nominale de l’État, et ôte à l’existence ce calme sans lequel on ne peut atteindre la félicité spirituelle ou corporelle ? Nous pensons, nous, que plus nous pouvons rapprocher notre existence de celle que nos idées les plus nobles nous représentent comme le partage des âmes au delà du tombeau, plus nous nous rapprochons sur terre d’un bonheur divin, et plus la transition devient facile de cette vie à la vie future. Car, assurément, tout ce que nous pouvons imaginer de la vie des dieux ou des élus suppose l’absence de soucis personnels et de passions rivales, telles que l’avarice et l’ambition. Il nous semble que ce doit être une vie de sereine tranquillité. Sans doute, les facultés intellectuelles ou spirituelles n’y manquent point d’activité, mais cette activité, conforme au tempérament de chacun, n’a rien de forcé ni de répugnant ; dans cette vie charmée par l’échange le plus libre des plus douces affections, l’atmosphère morale doit tuer la haine, la vengeance, l’esprit de contention et de rivalité. Tel est l’état politique auquel toutes les familles et toutes les