Page:Bulwer-Lytton - La Race future, 1888.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

finira par leur manquer. Ou bien ils s’appliquent à inventer des machines nouvelles et à faire avancer la science, ce qui ne doit pas être à la portée de tout le monde, dans une civilisation déjà si savante et si bien outillée. Ils n’ont même pas une littérature très florissante et sont obligés de relire les anciens auteurs, pour y trouver la peintures des passions dont ils sont exempts, des conflits qui ne sont plus de leur siècle. Cette tranquillité d’âme se reflète sur leur visage qui a quelque chose d’auguste et de surhumain, comme le visage des dieux antiques ; ce sont des hommes de marbre. Ils ne vivent pas.

Des hommes médiocres ont pu décrire l’enfer d’une manière saisissante ; le génie même est impuissant à donner une idée du paradis, qu’on le place sur cette terre ou dans une autre vie. C’est que le bonheur