CHAPITRE VII.
Borachio. — Je ne le pourrai pas ouvertement, milord ; mais j’agirai si secrètement qu’on ne soupçonnera pas ma loyauté, milord.
Ferrers et Cesarini étaient encore à table, et tous deux gardaient le silence, car ils avaient épuisé le seul sujet de conversation qu’ils eussent en commun, lorsqu’on apporta à Lumley un billet de lady Florence.
« Voici un heureux hasard ! dit-il en le lisant ; lady Florence désire vous voir, et m’envoie sous ce pli un billet qu’elle me charge de vous faire parvenir. Tenez. »
Cesarini prit le billet d’une main tremblante ; il était très-laconique, et il exprimait simplement le désir de le voir le lendemain à deux heures.
« Qu’est-ce que cela veut dire ? s’écria-t-il ; voudrait-elle me faire des excuses, me donner des explications ?
— Non, non, non ! Florence ne fera pas cela. Mais d’après certaines paroles qu’elle a laissées échapper en me parlant de vous, je devine qu’elle a quelque chose à vous proposer pour améliorer votre position. Ah ! à propos, il me vient une idée. »
Lumley agita précipitamment la sonnette.
« Le domestique de lady Florence attend-il la réponse ?
— Oui, monsieur.
— Très-bien. Qu’il ne s’en aille pas. Maintenant, Cesarini, nous sommes doublement sûrs de notre affaire. Venez dans la chambre voisine. Là ; asseyez-vous devant mon pupitre, et écrivez ce que je vais vous dicter, à Maltravers.
— Moi !
— Oui, vous ; allons remettez-vous donc avec confiance entre mes mains. Écrivez, écrivez. Quand vous aurez fini je vous expliquerai la chose. »