Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/524

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nières volontés. Votre jeune ami, ce M. Vivian (c’est ainsi, je crois, que vous l’appelez, un jeune homme à l’air intelligent, plus dégourdi que l’autre), prendrait-il une action ?

Pisistrate. — Du dépôt de grog ? Vous ferez mieux de le lui demander vous-même.

L’oncle Jack. — Quoi ! vous avez des prétentions aristocratiques dans le Bocage. C’est charmant !… Ah ! voilà qu’on m’appelle… Il faut que nous partions.

Pisistrate. — Je vous accompagnerai l’espace de quelques milles… Qu’en dites-vous, Vivian ? et vous, Guy ? »

Toute la troupe nous rejoignait en ce moment.

Guy préfère se chauffer au soleil et lire les Vies des poètes, Vivian vient avec nous. Nous accompagnons les capitalistes jusqu’au coucher du soleil. Le major Mac-Blarney prodigue ses offres de service en tout genre, et ajoute avec assurance que, si nous avons besoin de quelque chose qui se rapporte à l’art de l’ingénieur, aux mines, aux plans, à l’arpentage, etc., il se met à notre disposition pour rien ou presque rien. Nous soupçonnons le major Mac-Blarney d’être un de ces ingénieurs civils qui se figurent innocemment avoir servi dans l’armée.

M. Speck me dit confidentiellement que M. Bullion est monstrueusement riche, et qu’il a fait fortune avec peu de chose parce qu’il n’a jamais laissé échapper une bonne occasion. Je pense à l’oignon au vinaigre de l’oncle Jack et à la pipe d’écume de M. Speck, et je remarque avec une admiration respectueuse que M. Bullion suit uniformément en tout son grand système.

Dix minutes après, M. Bullion me dit, d’un ton également confidentiel, que M. Speck, malgré son air poli et souriant, est pointu comme une aiguille, et que, si je veux quelques actions de la nouvelle spéculation, ou de toute autre, je ferais mieux de m’adresser à lui Bullion, qui ne me tromperait pas pour mon pesant d’or. « Ce n’est pas, ajoute M. Bullion, que j’aie quelque chose à dire contre Speck. Il a ce qu’il faut pour réussir dans le monde : il est très-riche, monsieur, et, quand un homme est vraiment riche, je suis le dernier à m’inquiéter de ses petits défauts et à lui battre froid.

— Adieu ! me dit l’oncle Jack en tirant de nouveau son mouchoir ; mes compliments affectueux à tous ceux qui sont en