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Il fut obligé de se contenter de cette promesse, et il me dit de lui écrire à sa campagne favorite, où il se rendait en me quittant. Après son départ, je jetai un coup d’œil autour de l’humble salon de la pauvre hôtellerie où nous étions logés, et les offres de Trévanion m’apparurent comme un reflet de lumière dorée. Je sortis et parcourus les rues populeuses, l’esprit plein de trouble et d’agitation.


CHAPITRE X.

Plusieurs jours s’écoulèrent, et chaque jour mon père passa plusieurs heures chez Vivian. Mais il garda le plus grand secret sur le résultat de ces entrevues ; il me pria de ne point le questionner à ce sujet, et de m’abstenir pour quelque temps d’aller voir mon cousin. Mon oncle savait ou devinait la mission de son frère : car, chaque fois qu’Austin sortait sans bruit, je remarquais que le regard de Roland devenait plus brillant et qu’une vive rougeur montait à ses joues.

Un matin, mon père vint à moi, un sac de nuit à la main, et me dit :

« Je vais m’absenter pour une semaine ou deux ; tenez compagnie à votre oncle jusqu’à mon retour.

— Vous partez avec lui ?

— Avec lui.

— C’est bon signe.

— Je l’espère ; et c’est tout ce que je puis dire à présent. »

La semaine n’était pas encore entièrement écoulée, lorsque je reçus la lettre que je vais transcrire pour vous, lecteur. Vous jugerez de l’ardeur avec laquelle mon père s’occupait de la tâche qu’il avait volontairement entreprise, en remarquant combien peu, comparativement parlant, cette lettre contient de ces subtilités et de ces pédantismes (pardon pour ce dernier mot, car il est presque injuste) qui faisaient de lui un savant jusqu’au milieu de ses émotions. Il semble ici avoir