Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/424

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Demain donc, à midi.

— Demain à midi. Hélas ! c’est justement l’heure à laquelle doit venir M. Screw, l’agent des biens que je possède à Londres (deux squares, sept rues et une ruelle).

— Préférez-vous que je vienne à deux heures ?

— Deux heures !… précisément l’heure à laquelle M. Plausible, un des membres envoyés au parlement par l’influence des Castleton, doit venir m’expliquer pourquoi sa conscience lui défend de voter avec Trévanion.

— À trois heures ?

— Trois heures !… justement l’heure où je dois voir le secrétaire de la trésorerie, qui a promis de soulager la conscience de M. Plausible. Mais venez dîner avec moi ; vous rencontrerez les exécuteurs testamentaires.

— Non, sir Sedley, c’est-à-dire mon cher lord ; je courrai la chance de venir après dîner.

— Soit ; mes convives ne sont pas gais… Quelle démarche légère il a, cet heureux coquin ! vingt ans seulement, je crois ; vingt ans ! et pas une acre de propriété pour le tourmenter. »

Ce disant, le marquis secoua douloureusement la tête, et disparut par la silencieuse porte en acajou, derrière laquelle MM. Fudge et Fidget attendaient le malheureux, avec les comptes de la grande houillère Castleton.


CHAPITRE VI.

En retournant à l’auberge, je résolus de donner un coup d’œil à une humble taverne, dans le salon de laquelle nous dînions habituellement le capitaine et moi. C’était vers l’heure où nous prenions d’ordinaire ce repas, et peut-être qu’il était là à m’attendre. Je venais d’atteindre le perron, lorsqu’une diligence retentit bruyamment sur le pavé et alla s’arrêter quelques portes plus loin, devant une auberge de plus d’apparence que celle que nous honorions de notre visite. En ce