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ment où cette fumée s’est abattue sur elle. Ah ! qu’est-ce que ces figures confuses sur l’échelle ? elles descendent. Hélas ! hélas !… mais non, j’entends un cri de joie, un Dieu merci ! Les femmes se frayent un passage à travers les hommes pour entourer l’enfant et sa mère !…

Tout a disparu… tout, excepté cette ruine squelette. Mais nous l’avons vue d’en haut. C’est du haut des toits, ô artistes, qu’il faut étudier la vie !


CHAPITRE III.

Je fus de nouveau trompé dans mon espoir de voir Trévanion. On était aux vacances de Pâques, et il se trouvait au château d’un des ministres, ses collègues, quelque part dans le nord de l’Angleterre. Mais lady Ellinor était à Londres, et je fus introduit en sa présence. Ses manières furent les plus cordiales du monde ; pourtant on voyait qu’elle était abattue, pâle et soucieuse.

Après avoir demandé des nouvelles de mes parents et du capitaine, elle entra avec beaucoup de sympathie dans mes projets, dont Trévanion, me dit-elle, lui avait fait part. Mon ancien patron avait affecté un peu de dépit de ce que j’avais refusé la somme qu’il offrait de me prêter ; mais son extrême bienveillance nous avait évité, à mon compagnon d’aventures et à moi, tous les ennuis qui accompagnent la demande d’une concession de terrains ; il m’avait même conseillé relativement au choix du site et du sol, en se guidant sur l’expérience des plus habiles ; et ces conseils nous furent très-utiles par la suite. Lorsque lady Ellinor me remit ces papiers annotés en marge par Trévanion, elle ajouta presque avec un soupir :

« Albert m’a chargé de vous dire qu’il voudrait être aussi sûr de réussir dans le cabinet que vous dans le Bocage. »

Elle me parla ensuite de l’élévation et des projets de son mari, et sa physionomie commença à changer. Ses yeux étincelèrent, la couleur revint à ses joues.