Page:Bulwer-Lytton - Aventures de Pisistrate Caxton.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III.

— Mais, reprit le membre du parlement, c’est une chose diabolique qu’une conscience trop délicate !

— Et ce n’est pas une chose angélique de perdre une dent de devant, » soupira le gentilhomme.

Là-dessus mon père se leva, et, la main dans son gilet, more suo, prononça son fameux Sermon sur les rapports entre la foi et la résolution.

C’était un sermon fameux dans notre cercle domestique ; mais jusqu’à présent il n’en a pas dépassé les limites. Et comme le lecteur, j’en suis sûr, n’a pas pris ces mémoires d’un Caxton pour y trouver des sermons, que la renommée de celui-là reste donc circonscrite dans ce cercle ! Tout ce que j’en dirai c’est que c’était un bien beau sermon, et qu’il prouvait irréfutablement, à mon avis du moins, les effets salutaires d’un sachet de safran appliqué sur le grand centre du système nerveux.

Le sage Ali dit qu’un fou ne sait pas ce qui le fait paraître insensé et n’écoute pas celui qui le conseille. Je ne puis dire que les amis de mon père fussent des fous, mais ils rentraient certainement dans cette définition de la folie.


CHAPITRE IV.

Car de ce sermon ne sortit pas la conviction, mais la discussion. Trévanion fut logique, Beaudésert sentimental. Mon père tint ferme pour son sachet de safran. Lorsque Jacques Ier dédia au duc de Buckingham sa Méditation sur l’Oraison dominicale, il donna une raison très-sage du choix qu’il avait fait de Sa