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amsterdam

lumière, les bonheurs sans nom, tout l’impossible.

Et le soir, étonné que rien n’ait bouleversé le destin, on s’étonne d’être encore là malgré tant d’appels venus des bouts du monde.

On reste. Et pour reconquérir le sens de stabilité, on va aux îles. Là, on verra le type humain, les mœurs, les costumes résistant à la force qui partout veut effacer les différences. Et l’appétit de fuite, les curiosités trop actives, le tourmentant besoin d’autres choses, s’endormiront aux spectacles d’êtres simples, qui se refusent au changement.

Mais on ne trouve pas ce qu’on cherchait : au contraire !

Après avoir glissé sur l’eau grise dans le beau paysage, aplati sous la grande cloche du ciel, on débarque, et, suivant le guide, en file indienne, on visite une ferme modèle. Des gens aux vêtements desquels nul détail pittoresque ne manque, se tiennent à la place exacte qu’ils occuperaient si véritablement ils fabriquaient du beurre, du fromage, et soignaient les bêtes. Seulement ils ne font rien que se tenir tranquilles pendant qu’on les regarde… Non loin de la ferme modèle, un antiquaire d’Amsterdam présente des curiosités toutes neuves et adroitement salies. Plus loin encore des vieillards vénérables vous offrent d’entrer dans leur maison