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leyde

c’était une illusion sans doute. En vérité, le temps marche à petits pas, les jours durent longtemps. Ces gens tranquilles qui, devant les cafés, boivent sans hâte et parfois disent un mot, étaient là hier, seront là demain, et dans l’intervalle il ne leur sera pas arrivé la moindre chose. On ne rencontre point de ménades en Hollande… Installée tout près des heureux bourgeois de Leyde, j’attends le thé confortable que le garçon apporte à son loisir. Et, suivant du regard les jeux des chiens paresseux, des enfants paisibles, je me prends à douter qu’il puisse y avoir des cœurs au fond desquels sonne le rire redoutable de Dionysos…