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un voyage

écrit-elle à Shelley, en visite chez Byron. Il part enfin. Et l’aimable femme est contente. Elle l’a repris, le tient bien, l’aurait tenu toujours sans doute, si soudain, n’avait éclaté dans ce cœur troublé l’appel d’une autre gloire que sa gloire ; et l’appel de la mort qui délivre du tourment, de l’injustice et de l’amour.

Mme  Guiccioli regretta Byron, je suppose. Elle a écrit sur lui de nombreuses pages d’une merveilleuse fadeur. Je ne sais si elle eut une vision très précise de l’aigle qu’elle avait dans sa cage. Tout ce dont elle parle, même quand c’est lui, devient d’un ennui mortel. Elle a un don de banalité véritablement digne de remarque et développe avec lenteur une sorte de niaiserie sérieuse qui n’appartient guère qu’à elle. Don Juan ne lui plaisait point ? Je le crois sans peine ! Mais elle, pourquoi plaisait-elle à Byron ? Elle avait un teint adorable, et ses cheveux si blonds, une taille exquise. Oui. Et un charmant caractère. Oui encore, mais chaque fois qu’on a regardé dans leur histoire, il paraît un peu plus certain que Byron n’aima pas tant, et qu’elle, mon Dieu, ne devait pas savoir qui c’était ce Byron — pas du tout !

Longtemps après la mort du poète, elle épouse le marquis de Boissy, pair de France. Elle a qua-