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un voyage

Elle n’est pas là depuis longtemps qu’Honorius lui commande d’épouser Constance, un de ses généraux. Il se méfiait probablement du tour d’esprit fantaisiste dont sa sœur avait déjà fourni d’irritantes preuves. Savait-on ce qu’elle pourrait imaginer encore ! Galla Placidia ne goûtait guère Constance, probablement gardait-elle le souvenir d’Ataülph ; car, soyons-en sûrs, elle a aimé le Visigoth qui l’aimait tant. Mais une nouvelle désobéissance rendrait dangereuse sa situation précaire. Elle cède, et, — elle a un grand génie d’adaptation — elle travaille aussitôt à la fortune de Constance et intrigue si heureusement qu’elle le fait associer à l’Empire. La reine des Visigoths est devenue la femme d’un morceau d’empereur, — si on peut parler ainsi. — Tout semble aller bien. Constance meurt. Le destin de Galla Placidia s’interrompt une fois encore. Mais rien n’est perdu : elle a un fils ! Elle se brouille avec Honorius, dont il ne lui plaît plus de subir la tutelle, et se retire à Constantinople, près de son neveu, Théodoric le jeune. Là, elle attend que quelque chose arrive : — il arrive toujours quelque chose, personne mieux qu’elle ne sait cela.

Le stupide Honorius entasse les maladresses sur les infamies, fait massacrer ceux qui le servent bien et s’amuse à Ravenne. Il est insignifiant, inexistant, au point qu’on oublie de le tuer. Cependant, à force de s’amuser, il meurt. Et Galla Placidia qui, de loin, guette et manigance, obtient que son fils monte sur le trône. Ce fils, Valentinien III,