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BOLOGNE


J’ai restitué l’appartement sur lequel mon hôte véronais fonde tant d’espoirs et me voici à Bologne.

À Bologne, les lettres arrivent et on se loge sans dialogue. L’hôtel est installé dans un beau vieux palais, plein de salles majestueuses et de recoins bizarres. À côté de ma chambre est une pièce absolument obscure. On y a mis la lumière électrique, et percé un vasistas qui donne sur une large galerie. Mais, dans le principe, il n’y avait certainement aucune ouverture, c’était un trou de nuit. À quoi servait cette salle de bains, — car c’en est une et très confortable ? — On y cachait des gens ? Oui, sans doute possible ! Un passage relie cet endroit mystérieux à la chambre, où on pénètre par une porte basse, secrète, mal rassurante. Le passage est si étroit que, instinctivement, on y marche de biais. La circulation normale ne se faisait ni par la drôle de porte ni par le passage étranglé. Ils avaient d’autres destinations. Peut-être de nombreux personnages sont-ils morts dans la chambre, haute et digne. À coup sûr, leurs cercueils prenaient une autre route que le petit couloir. Un cercueil