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MUNICH


Munich est la dernière étape de mon tour en Allemagne. Quel chagrin de partir, si devant moi il n’y avait : l’Italie… J’aime l’Allemagne. Et chaque fois que j’y reviens j’ai un regret plus fort en songeant à l’infranchissable fossé qui nous sépare d’elle. Peut-être faudra-t-il des siècles pour le combler. Alors on verra quelle perte de temps et de force nous avons faite elle et nous, en demeurant hostiles. Nous travaillerons si bien ensemble. Pour quoi a-t-elle ouvert cette blessure par où le sang du cœur français coule toujours ?…

Mais… Il s’agit de Munich.

Pour en goûter le charme il faut d’abord prendre son parti d’une foule de monuments et de décorations tels que : la funeste loggia florentine, les sinistres fresques de Nieblungen, la mélancolique porte de la Victoire, la navrante glyptothèque — de style ionien ! — pas mal de statues. Quand on a décidé qu’on ne regardera rien de tout cela, on est à l’aise pour jouir des musées, si riches, si beaux, mais trop illustres pour qu’on en parle encore. Puis on va voir des églises d’une coquetterie gaie, des maisons rococo, jolies, chiffonnées comme des étoffes, char-