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gand


teindre la lumière. En certaines notes, l’or des ostensoirs frémit ; certaines dispersent la fumée des encens. Cet orgue est tour à tour le gémissement de la créature tachée, vaincue, implorante, prostrée à l’ombre du pilier, et la parole divine que l’on entend de plus près au silence des chapelles. Il livre le sens intérieur des gestes rituels et des pompes, suspend les draperies pour les funérailles, mène le peuple en joyeuse procession. Il décrit les masses qui s’écoulent vers le porche, et le cœur en extase…

Quand l’homme a voulu par ses actes et ses paroles prouver qu’il aimait Dieu, il s’est trompé mille fois grossièrement, cruellement. Les deux parfaites expressions d’amour qu’il ait trouvées — mais elles sont parfaites ! — c’est la cathédrale gothique, et l’orgue : sublime commentaire de la cathédrale mystérieuse.