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moritzbourg

aventures d’Actéon et d’Endynnon et d’exquises sculptures dorées. Le pavillon est plein de meubles, chefs-d’œuvre de grâce et de goût créés en quelques semaines parce qu’Aurore consent à aimer Auguste.

Diane fait un signe, le parquet s’ouvre, une table chargée d’or et d’argent monte des profondeurs. Les dames prennent place. Mais voici qu’éclate un bruit sauvage de tambourins et de cymbales. Le pavillon est envahi par une troupe bondissante et criante : en tête le dieu Pan, puis des faunes, des satyres. Les dames poussent des cris, mais se rassurent aussitôt. Pan c’est l’Électeur, les satyres ses chambellans, les faunes ses pages. Pan s’assied aux côtés d’Aurore, et le festin continue.

Il va finir quand des trompes sonnent tout près, des chiens donnent de la voix. Chacun court aux fenêtres : un cerf passe et derrière lui des chasseurs en plein galop. Un désir ardent de suivre la chasse saisit toutes les belles dames. Comme par miracle de légères voitures, des chevaux sellés sont là. On s’élance ! De savantes manœuvres amènent le cerf à l’étang, afin que la bien-aimée puisse avoir le plaisir d’un bat l’eau. L’étang est naturellement couvert de gondoles dorées et drapées de soie. On y monte, on va voir dans une île mourir le cerf, et puis, c’est l’amusement de la curée.

Le cerf n’est pas venu au hasard se faire prendre sur cette île. À peine y avance-t-on, une tente « bâtie à la turque » se découvre, Pan et les satyres ont disparu, Aurore de Kœnigsmark mène les