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berlin

On y revoit avec le même plaisir : le Marchand de Bâle – le plus beau des Holbein peut-être — ; et les Van Eyck, et les Durer ; le Portrait d’Ugolino Martelli, ce Bronzino d’une grâce sobre et si noble ; les Hals éblouissants ; le Concert de Terburg ; la Femme au collier de perles de Vermeer, et la pure Vierge de Lippi, et les Rembrandt. Mais avec ces merveilles, on trouve bien d’autres choses au musée de Berlin !

Que n’y trouve-t-on pas ? Existe–t–il un seul peintre de marque qui ne soit ici représenté, jusqu’à ceux dont les œuvres, d’ailleurs peu nombreuses, ne circulent plus depuis très longtemps. Aucun musée n’est complet à ce point. Il l’est jusqu’à étonner…

Tandis qu’on avance par les salles décorées — celles des Flamands entre autres — avec un goût très sûr, on est perplexe, on se pose cent questions

On regarde un tableau, sur le cartouche on lit un nom… — je vous le jure, on est perplexe ! — Certains mystères d’exécution ne semblent pas résulter seulement de cette audace invincible qu’ont les restaurateurs. Il doit y avoir autre chose. Voici un Carpaccio sur fond de bitume qui ouvre un bien vaste champ à l’hypothèse. Voici un Titien qu’on n’aurait pas prévu. La rêverie suit ses pentes. Des souvenirs s’y mêlent. On croit se retrouver dans les salles secrètes de palais italiens où, encore que ce ne soit point facile, on est entré d’aventure. Là, des gens dont nul ne saura jamais le nom, travaillaient à reconstituer – voire à fabriquer de