plonger, nager. Un lac qui, en quelques minutes, devient brûlant, et froid en quelques minutes, suivant le caprice de la baigneuse. Une telle chose répond-elle à la définition du luxe ? Est-ce bien là ce qu’on n’avait pas vu encore, ce qu’on ne reverra pas : l’impossible réalisé ?
Il y a encore un détail charmant dans les installations hydrothérapiques de l’hôtel de P…, c’est ceci : dans le cabinet de toilette de la princesse, parmi les robinets pour l’eau chaude et la froide, il y en a un pour l’eau de pluie : l’eau pure des nuages, douce aux peaux délicates. Cela ne fait-il pas songer à cette dogaresse grecque qui faisait recueillir la rosée sur les toits du palais ducal, ne voulant pas se laver d’une autre eau. À vrai dire, après qu’elle a charmé, cette gentille anecdote inquiète un peu. Car enfin, il n’y a pas tant de rosée que ça, à Venise… Qui sait si elle était bien lavée, la dogaresse grecque ?