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dans le Carrousel, Napoléon passait la revue de ses troupes éperdues de tendresse : elle demeure. Rien ne chassera de là cette poussière, soulevée par les semelles de la Grande Armée, par l’énorme acclamation qui s’est tue.

Quel prodigieux silence règne sur la salle ! Le cœur s’émeut devant ces portraits touchants comme de désolantes confidences. C’est si vite effacé, la gloire et la grâce… Voici la divine Récamier, la semeuse d’amour, qui tourne son visage de petite fille et croise ses pieds nus, roses comme un pétale de pivoine. Et Fournier Sarlovèze, follement chamarré, qui s’élance, tendant ses jambes impatientes et musculeuses, secouant ses cheveux dans le vent. Et M. Sériziat, assis un moment devant un fond de ciel, un ciel où