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tent à terre. Cela rend la promenade infiniment pittoresque. On bute dans ces insupportables chaises, on s’y prend les pieds, elles accrochent les jupes, et, d’une façon confuse ou nette, tout le monde sent bien que c’est la faute du gouvernement.

« Mesdames, messieurs, voulez-vous faire un peu de place et circuler gentiment ? »

L’officier de paix, essoufflé, ruisselant, débordé, essaye ainsi d’entrer en arrangement avec la foule. Et ce « gentiment » est bien français encore. Il console de la puérile et sotte rage de ces énergumènes, si fâchés parce que, cédant aux obsessions de chacun d’eux, le ministre a envoyé plus d’invitations qu’il n’y a de places dans le théâtre.