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Et pourtant, songez-y, pourtant il a suffi de la piqûre d’une lancette et la peur des contagions s’est effacée de notre esprit… Ces pauvres gens qui souffrent de trop et de si mal s’aimer pourraient guérir de leur angoisse si un moment, un seul, ils substituaient une autre image à l’image d’eux-mêmes qui leur cache les choses, s’ils prenaient un contact sincère avec ce qui les entoure, s’ils s’extériorisaient enfin.

Ce n’est pas très aisé, mais on parvient à regarder le paysage ou la rue pour les voir, tout simplement ; à écouter les gens qui vous parlent au lieu de préparer une réponse aux mots qu’on n’a même pas entendus ; à aimer bêtement sans démonter les rouages de son émotion ; à être plus curieux de la personnalité des autres que de l’opinion qu’ils ont de nous ; à se répandre dans la nature, dans les cœurs offerts, dans tout, au lieu