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n’allons même pas voir ce qui se cache peut-être de beautés et de forces dans les coins obscurs de cette geôle d’élection ; nous piétinons sur place. Et nous nous lamentons avec toute l’éloquence dont nous sommes susceptibles, et nous racontons des choses délicates et singulières à propos des murs qui nous étouffent… On est très mal là dedans ? Pourquoi n’en pas sortir ? Pourquoi ? On ne le peut, on est retenu par les mauvaises images qui montrent les craintes, les chagrins, les désirs grossis à tel point qu’ils cachent tout le reste et qu’on ne sait plus que l’univers plein de soleil et de chances existe ! Le prêtre du moi se sent tellement important que la moindre menace qui s’approche lui devient formidable, et la moindre gêne déchirante. Quelle situation ! il se croit seul dans le monde vide, il n’y a que lui pour éprouver tout ce qui s’éprouve, c’est sur lui que tout se ramasse… Le malheureux !