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En voyant cette confiance un peu puérile — et si intelligente ! — je songe, une fois de plus au pouvoir des images concrètes et à la facilité avec laquelle nous en créons, pour notre bien parfois, et souvent pour notre mal. Quel emploi heureux on en ferait, si on habituait le cerveau à fabriquer à point celles dont on a besoin pour vivre et bien vivre, et si on les opposait à celles qui détruisent l’énergie. On guérirait bien d’autres choses que la peur des maladies épidémiques…

Malheureusement nous ne sommes pas les maîtres de nos images, elles naissent à leur gré, nous dominent, ne nous permettent pas de leur donner des concurrentes, et d’ailleurs nous voulons d’autant moins les vaincre qu’elles nous nuisent davantage… Il faudrait de la patience, de l’entraînement. Personne n’a envie de prendre tant de peine.